Les principes du Tai-jitsu                           
Articles et recherches réalisés par David Prado - 2010

Pour l'étude complète du Tai-jitsu
http://logiques-humaines.puzl.com/historique-critique-du-tai-jitsu


 
 
 
 
 

Au sommaire:

1. Répertoire technique
(Structure des défenses & ensembles techniques)

2. Principes biomécaniques et technico-tactiques du Tai-jitsu

3. Le livre technique du Tai-jitsu à télécharger
Les Kata du Tai-jitsu
(3 Premiers et Söshun)

4. Quelques tables techniques
(Frappes, blocages, projections etc.)

5. Les ceintures du Tai-jitsu
(Signification des ceintures et comment mettre une ceinture)
___________________________________




1. p
ertoire technique



 
La structure de base des défenses en Tai Jitsu est la suivante:
 
 
1)      Esquive avec ou sans parade (parade cassante, absorbante ou balayée) d’une attaque à mains nues ou armées (couteau, baton, arme à feu...).

 
2)  Percussion préparatoire (dit également de "atemi de décontraction", percussion presque simultanée à l’esquive) : vise à perturber les assises psychologiques, musculaires et posturales de l’agresseur. Ceci permet d’enclencher une neutralisation immédiate (le soumettre directement par percussion) ou une neutralisation à l’étape suivante. La frappe "prépare" et "décontracte" musculairement l'adversaire pour pouvoir enclencher une clef articulaire ou autre contrôle. Nous frappons avec toutes les armes naturelles que nous offre notre corps (poing, main, pied, jambre, coude, tête etc.). La percussion est fulgurante et inattendue de préférence. Elle peut être unique ou multiple.

 
3)      Une neutralisation par contrôle (luxation, étranglement, immobilisation, etc.) avec ou sans achèvement (atemi).


 
De manière plus générale, le schéma technique des arts martiaux de "self défense" pourrait être le suivant. Ce schéma cadre avec celui proposé par le Tai-jitsu



 




Par ailleurs, le répertoire technique du Tai Jitsu est très complet. Nous ne citerons ici que les grandes catégories de techniques.

 

 
 

 
Le Tai-jitsu semble représenter, originellement,  une forme "d'Aiki-ju-Karate-jitsu", alliant trois grands ensembles ou principes bio-mécaniques et technico-tactiques.




2. Principes biomécaniques et technico-tactiques

 

Un principe technique est un concept général qui se réfère à "comment" une technique est utilisée. Un principe technique est à distinguer de la technique même. En effet, une même technique peut être effectuée de manière très différente d'une école martiale à l'autre, selon le principe général ou l'esprit dans lequel elle est appliquée. Le Tai-jitsu Classique regroupe trois manières de concevoir l'application pratique de ses techniques et, dans l'absolu, sans prédominance de l'une sur l'autre. Ces trois principes s'articulent les uns aux autres pour former le style martial spécifique au Tai-jitsu.
 



1) Principe technique « Ai » ou « Wa »:


 
Le Principe de concordance ou d'harmonie. Egalement principe de la "sphère". Principe technique insistant sur la "concordance" de l'individu avec son environnement et avec les assauts de l'adversaire. Principe très proche du suivant dans les anciennes pratiques traditionnelles des arts martiaux japonais (à distinguer des arts martiaux modernes actuels). Les techniques sont composées de clefs et projections, avec déplacements et mouvements à prédominance circulaire et ondulatoire (entrer quand on nous tire, tourner quand on nous pousse etc.). On utilise les forces générées par les attaques de l'adversaire pour les retourner à son encontre. C'est comme si le défenseur se comportait comme une "sphère" pouvant se mouvoir dans tous les sens. La sphère épouse avec concordance les attaques de l'adversaire et l'emporte avec lui, selon le mouvement qu'elle génère. Il s'agit d'un  principe et de techniques clairement issues de l’Aiki Ju Jitsu du Daito Ryu, transmises par Ueshiba à Mochizuki (celui-ci se distancie de l'Aikido Aikikai moderne telle qu'on le connait actuellement), puis de ce dernier à Alcheik.
 
 

2) Principe technique "Ju":
        
 
Le Principe de la "souplesse" ou de levier. Principe de souplesse de l'esprit (tactique) et dans la forme (technique). Pour parler de ce principe, il est souvent fait référence à la métaphore de "la branche de saule". Imaginez une branche de saule ployée sous le poids de la neige avant de se détendre souplement, une fois libérée de la neige lorsqu'elle tombe. Par ce principe, le pratiquant épouse les attaques de l'adversaire, ne s'opposant pas à ses assauts pour mieux les retourner contre lui (pousser quand on nous tire, irer quand on nous pousse etc.). Ce principe est très proche du précédent au point que chacun se complète. Les techniques sont composées de clefs, projections, déséquilibres et de frappes déstabilisantes. Alcheik aurait été formé au Judo (style Kodokan). Or Jigoro Kano (fondateur du Judo moderne) a codifié son Judo à partir des Ju jitsu plus classiques,  supprimant de ces derniers certaines clefs et les frappes, jugées trop dangereuses pour la visée sportive qu'il voulait adopter pour son judo. Le Tai Jitsu a gardé tout le répertoire de percussions et de techniques de luxation originelles.




3) Principe technique "Ken" ou "Ate":


 
Il s'agit des principes des percussions telles qu'elles étaient présentes dans différents styles de Ju Jitsu et dans les boxes japonnaises (Kempo) et d'Okinawa (Karate). Ceci, bien qu'avec le temps, le Tai-jitsu se soit davantage empreint des techniques du karate dans beaucoup de pays d'Europe, notamment en France. Les percussions sont primordiales mais non exclusives car elles ne sont pas une finalité pour le Tai Jitsu. Les disciplines de percussions mobilisent davantage des forces où prédominent des techniques d'opposition, renforcement des assises, parades sèches plutôt qu'absorbantes..., alors que les deux principes  précédents mobilisent davantage des forces où prédomine la non opposition, les déplacements, esquives...


Tout l'art est d'alterner à la fois souplesse-circularité-ondulation-absorption et rapidité-contractions-"kime" (énergie pénétrante) permettant la puissance des coups. Fluidité et "sècheresse" des mouvements. L'assemblage des ces principes fait du Tai-jitsu un art martial complexe et généraliste, car chacun de ces principes est en soi une spécialité.


 
Le Tai Jitsu offre un répertoire technique très large pour faire face à des situations d’agressions très diverses : par saisies, par percussions ou en attaques armées (couteaux, bâtons, revolver etc.). Le Tai Jitsu déploie des principes biomécaniques très divers également : maîtrise du centre de gravité en vue d’induire une stabilité des postures, un déséquilibre chez le partenaire, un retournement des forces cinétiques de l’adversaire en son encontre etc. ; alternance des états de souplesse/contractions musculaires en vue d’induire la rapidité des mouvements, la puissance des percussions, la concordance de nos mouvements avec ceux de l’adversaire etc. ; application de mouvements ondulatoires/mouvements linéaires en vue de défenses directes, défenses par esquives etc. ; application des principes de leviers ou de pressions contre-anatomiques (luxations, torsions, étranglements etc.). En bref, les possibilités sont illimitées, et il est alors question des capacités d'adaptation du défenseur et de sa créativité technique.



 
3. Le livre technique du Tai-jitsu

Vous trouverez les mouvements de base et les tables de quelques katas en cliquant sur le lien ci-dessous
https://drive.google.com/file/d/0B6Rp5y0O_xX4d3RHWXlqUzRUb28/view?usp=sharing




Nos Katas


 
Un Kata est un enchainement de mouvements techniques qui représente un schéma de combat contre un ou plusieurs adversaires pouvant attaquer sous des angles différents. Un Kata peut s'exécuter de manière solitaire ou à deux (lorsque des techniques  de saisies, de projections et de contrôles sont présentes). Au Tai jitsu, nous avons cinq Kata (quatre en solitaire et un avec partenaire).


Selon HABERSETZER, le Kata est un élément essentiel dans la transmission d'un savoir martial. Il constitue à la fois une tradition et un moyen d'acquérir une connaissance technique, sensible et spirituelle: "Les Kata constituent en quelque sorte les archives d'un art martial, le vivant testament, ou code gestuel, qu'il faut savoir pénétrer pour toucher à l'essence de l'art."  Un Kata ne serait pas à considérer comme une simple "chorégraphie" sportive mais comme un moyen de "vivre" un art martial au plus profond de soi. C'est pourquoi un Kata peut avoir plusieurs niveaux de lecture et d'interprétation ou "Bunkai", accessibles ou pas à notre entendement actuel.



 
 
Tai jitsu kata shodan, nidan & sandan


 





Söshun
 
 




 

4. Quelques tables techniques


Les frappes possibles avec les parties de notre corps





 


Les Frappes possibles avec les bras

 
             


 

Quelques blocages possibles

 
Les blocages peuvent prendre trois formes:

           1) Percutant-cassant: le blocage donne l'effet d'un coup, il brise avec netteté la force du coup de l'assaillant. Il s'agit littéralement d'une frappe.

           2) Absorbant: le blocage absorbe souplement le coup de l'assaillant.


        3) Déviant: on accompagne, avec esquive et souplesse, le mouvement directionnel du coup de l'assaillant pour le dévier. La déviation peut également être un effet des deux premières formes.




 









Quelques frappes avec les jambes







Quelques projections








Quelques chutes techniques







5. Nos grades ("Kyodan")

 
Au Japon, "Kyodan" désigne, selon l'Encyclopédie des arts martiaux de l'extrême orient, "l'éventail des grades et titres accompagnant la progression d'un pratiquant d'art martial traditionnel". Il y a "traditionnellement", dans cet éventail, deux ensembles de grades:

     1) les "Kyu" propres au "Mudansha" (élèves des premiers niveaux dans la progression - acquisition des  bases):

                a) premier groupe de débutants qui comprend les grades suivants:

                          
  - 8ème Kyu ou Hachikyu: ceinture blanche (Shiro-obi)
                            - 7ème Kyu ou Shichikyu: ceinture blanche
                            - 6ème Kyu ou Rokkyu: ceinture blanche
                            - 5ème Kyu ou Gokyu: ceinture jaune (Kiro-obi)
                            - 4ème Kyu ou Shikyu: ceinture orange (Daidai-iro-obi)

                b) deuxième groupe de débutants qui comprend les grades suivants:

                           - 3ème Kyu ou Sankyu: ceinture verte (Midori-obi)
                           - 2ème Kyu ou Nikyu: ceinture bleue (Aori-obi)
                           - 1er Kyu ou Ikkyu: ceinture marron (cha-iro-obi)


Après cette période d'apprentissage propre aux débutants, commence alors une période d'apprentissage allant d'un statut "d'étudiant" vers un statut "d'expertise" puis enfin de "maîtrise". Cette période commence avec la ceinture noire.


      2) les "Dan" propres aux "Yudansha" (apprentissage vers l'expertise) et aux "Kodansha" (apprentissage vers la maîtrise):

              a) grades et niveaux des "Yudansha": 

                           - 1er Dan ou Shodan : étudiant (Sho-mokuroku)
                           - 2ème Dan ou Nidan: disciple (Jo-mokuroku)
                           - 3ème Dan ou Sandan: disciple confirmé (Hon-mokuroku)
                           - 4ème Dan ou Yondan: expert (Hon-mokuroku)

               b) grades et niveaux des "Kodansha" qui comprennent deux ensembles: les grades de la connaissance ou "Kokoro" et les grades de la maturité ou "Iko-kokoro":

                          - Gradesde la connaissance ou titres de l'expertise: ("celui qui a été "forgé" par la discipline) 
                        
                            
* 5ème Dan ou Godan: titre de Renshi (ceinture blanche et rouge ou shima-obi)                      
                            * 6ème Dan ou Rokkudan: idem

                          - Grades de la maturité ou titres de la maîtrise:

                             * 7ème Dan ou Shichidan : titre de Kyoshi
                             * 8ème Dan ou Hachidan: idem
                             * 9ème Dan ou Kudan: titre de Hanshi (ceinture rouge ou aka-obi)
                             * 10ème Dan ou Judan: idem


Remarquons que ce système de graduation est très antique et que Jigoro Kano l'adapta à son Judo "modernisé". Comme il n'y avait pas de grades dans l'ancien karate d'Okinawa, Funakoshi Ghishin l'adopta pour l'enseignement du karaté au Japon en 1926. Au Tai jitsu nous gardons une graduation similaire à ce système traditionnel. Cependant, en avons-nous gardé la même rigueur, le même contenu de connaissances techniques, le même esprit et la même conception d'évolution de la pratique et de l'esprit que ce qui pouvait se présenter traditionnellement au Japon? Il est très fort probable que la forme reste similaire mais que le fond diffère sur bien des points.



 
Une question qui se pose souvent lorsque l'on débute:
Comment mettre notre ceinture?
Voici un petit schéma

 

 

 
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